Plus exacte qu'avant?
Les prévisions météorologiques ont beaucoup progressé :
Depuis une trentaine d'années, on assiste à un dévéloppement constant des outils, de plus en plus performants.
Dès 1975, l'Europe s'est beaucoup investie dans ce dévéloppement et cette exploitation de modèles météorologiques. Plusieurs météorologistes se sont regroupés autour de lourds moyens informatiques communs avec la création du CEPMMT (centre européen de prévision météorologique), en Grande Bretagne.
Les prévisions de 72h sont aussi précises que celles sur 24h il y trente ans.
La fiabilité des prévisions et leur évolution:
Notons enfin que, dans l’état actuel de la science, les outils principaux de la prévision pour les deux ou trois heures qui viennent, dite « prévision immédiate », ne sont pas les modèles numériques mais les informations fournies par les satellites et les radars hydrologiques.
La superposition de champs, zoom, animation, alerte lors du dépassement de seuils météorologiques critiques... sont fournis par le système de synergie de visualisation et d'édition des informations.
Ainsi, dans une situation orageuse, le développement d’un orage, sa violence, sa trajectoire exacte… restent très peu prévisibles, car le phénomène se déroule à l’échelle de l’heure et de quelques kilomètres sur l’horizontale, même si le caractère « fortement orageux « du temps sur une région peut être anticipé plusieurs jours à l’avance.
Evolution de la qualité de la prévision du modèle européen du Centre européen
de prévision météorologique à moyen terme (CEPMMT) de 1981 à 2002 (axe horizontal)
La figure ci contre montre l'évolution pour le modèle du CEPMMT depuis son fonctionnement opérationnel. Le diagramme indique qu’au cours des vingt dernières années, la prévision à cinq jours d’échéance s’est hissée au niveau de ce qu'était la prévision à trois jours d’échéance, et la prévision à sept jours d’échéance s’est hissée au niveau de ce qu’était la prévision à cinq jours d’échéance.
Elle indique aussi que les prévisions dans l’hémisphère sud, naturellement moins bonnes que dans l’hémisphère nord du fait de sa densité inférieure en données conventionnelles, ont progressé plus vite, et ont même tendance à rattraper l’hémisphère nord pour ce score particulier. Ceci est dû aux développements des systèmes d’observation par satellite, et à l’utilisation de plus en plus grande et soignée de ces observations dans les modèles.Ce score montre la qualité de la prévision des phénomènes qui controlent le temps dans les latitudes extra-tropicales : perturbations et fronts associés, centres dépressionnaires et anticycloniques.
Il n’est pas représentatif de tout phénomène météorologique, la prévisibilité d'un phénomène dépend beaucoup de son échelle spatio-temporelle. Ainsi, dans une situation orageuse, le développement d’un orage, sa violence, sa trajectoire exacte restent très peu prévisibles, puisque le phénomène se déroule à l’échelle de l’heure et de quelques kilomètres sur l’horizontale, même si le caractère " fortement orageux " du temps sur une région peut être anticipé plusieurs jours à l’avance.
Nous avons démontré qu'en vingt ans, nous avons gagné deux jours sur l’échéance de la prévision. Le diagramme indique aussi que les prévisions dans l’hémisphère sud, sont moins bonnes que dans l’hémisphère nord du fait de sa densité inférieure en données conventionelles, ont progressé plus vite, et ont même tendance à rattraper l’hémisphère nord pour ce score particulier. Ceci est dû aux développements des systèmes d’observation par satellite, et à l’utilisation qui devient plus grande et plus soignée de ces observations dans les modèles.
L'interprétation des prévisions numériques est essentielle pour la qualité des prévisions mais l’intervention du prévisionniste l'est aussi dans des circonstances mettant en jeu la sécurité des personnes et des biens.
Depuis ces trentes dernières années, le progrès devraient se poursuivre. Avec l'observation et la modélisations qui devraient se développer.
Pour l’observation par satellite, des sondeurs de température et d’humidité à plus haute résolution devraient être disponibles (sondeur américain Airs dès 2003, sondeur européen Iasi vers 2006). Une mission exploratoire de l’Agence spatiale européenne, programmée pour 2007, devrait aussi fournir des données de vent sur tout le globe et toute l’épaisseur de l’atmosphère au moyen d’un instrument embarqué mesurant le vent (lidar).
De nombreux autres satellites peuvent apporter une information complémentaire sur l’atmosphère par exemple le système de positionnement GPS permettra indirectement de restituer une information sur la température et l’humidité de l’atmosphère. Pour que ces nouvelles données améliorent les prévisions, un gros travail de recherche et de développement est nécessaire sur les algorithmes servant à introduire ces données dans les modèles. Ceci est également vrai pour les observations de radar.
Les progrès de la modélisation vont porter sur la résolution spatio-temporelle, en essayant de profiter de l’accroissement de la puissance des calculateurs.A Météo-France, le projet Arome vient d’être lancé, il vise un système de prévision à échelle de deux ou trois kilomètres sur la France, pour la fin de la décennie. Son objectif est d’améliorer sensiblement les détails de la prévision locale du temps, mais aussi d’aider les prévisions de phénomènes extérieurs à l’atmosphère, par couplage avec des modèles hydrologiques, par exemple. C’est une tendance générale de la modélisation atmosphérique d’inclure de plus en plus de processus, et d’être de plus en plus couplée à d’autres milieux connexes : océan, sol, végétation…
Du point de vue de l’usager des prévisions météorologiques, le progrès se manifeste dans trois directions différentes : l’amélioration de la qualité de la prévision elle-même, l’amélioration des moyens de mise à disposition de l’information, et la diversification ou l’enrichissement de l’information fournie.
Paradoxalement, ce n’est pas l’amélioration de la qualité de la prévision que l’usager de la météorologie ressent directement. En effet, cette amélioration ne se manifeste pas de façon spectaculaire, mais au contraire régulièrement au fil des années. En revanche, les progrès de la mise à disposition s'améliore au fur et à mesure des avancées technologiques. Comme tous les fournisseurs d’information, les services météorologiques enrichissent leur gamme de produits, avec notamment des sites internet, mais aussi avec l’envoi d’alertes ou autres informations ciblées par SMS, etc. Une des retombées les plus significatives de ces progrès est l’amélioration de l’efficacité des procédures liées à la sécurité des personnes et des biens.La vigilance météorologique mise en œuvre en France en octobre 2001 en est un exemple.
L’information pertinente est, d’une part, transmise avec un délai de quelques minutes à tous les services concernés et, d’autre part, disponible en accès libre sur internet, ce qui marque une avancée considérable par rapport aux anciennes procédures.
En ce qui concerne la diversification des informations fournies, l’évolution la plus marquante est la fiabilité attendue de la prévision. Jusqu’à récemment, on ne savait formuler la prévision météorologique que de façon déterministe, sans indication de marge d’erreur ou d’intervalle de confiance. Des méthodes objectives, permettent maintenant d’estimer la probabilité de la prévision d’un événement donné. Pour l’utilisateur, il s’agit d’une information très importante pour optimiser la prise de décision : ainsi les mesures à prendre pour se protéger contre tel ou tel événement météorologique ne seront pas les mêmes selon que l’événement est très probable ou simplement possible.